Le destin ? Nan, le canard !

Les canards piaillaient dans leur mare et Lucifer les observait, des étoiles dans les yeux. Il adorait sa boutique. Il était passionné par les petits animaux jaunes depuis des millénaires et cela n'était pas prêt de s'arrêter. Il courait partout, tous les jours. Entre la confection des nouveaux canards, nourrir les vrais qui nageaient en rond dans leur grande mare aménagée, la réparation d'autres canards, il n'arrêtait pas de travailler. Il était ravi. Il passait environ douze heures par jour dans sa boutique et adorait conseiller les clients. Il était fait pour ça ! C'était son petit coin de paradis (sans mauvais jeu de mots pour un ange déchu envoyé en Enfer), une de ses sources de bonheur les plus intenses, l'autre étant évidemment ses filles, Loona et Charlie. Mais il se devait de l'avouer, et Loona lui avait également fait la remarque… Il lui manquait quelque chose. Il lui manquait quelqu'un… Une superbe femme gentille comme un soleil doux en plein printemps à serrer dans ses bras la nuit, à aimer de tout son coeur et à chérir pour l'éternité. Quelqu'un qui lui ressemblait, en somme, et qui ne lui foute pas à l'envers comme Lilith.

Soudainement, ses oreilles entendirent le tintement de la petite clochette de la porte d'entrée de la boutique. Il se rendit donc dans la pièce principale afin d'accueillir les nouveaux clients, une montagne de nouveaux canards miniatures dans les bras pour les ranger sur les étagères, mais à première vue, il n'y avait personne. Il posa alors la plateau géant sur le comptoir et regarda tout autour de lui, pour voir un chien fantôme se précipiter sur l'une de ses créations, s'en emparer et dévaler la boutique et partir avec.

"MAIS NON !", s'écria Lucifer, profondément choqué. Il courut après le chien, oubliant allègrement de fermer la boutique derrière lui et hurla dans tout l'Emporium après la sale bête ayant dérobé son canard. De plus, ce n'était pas n'importe quel canard ! C'en était un de sa collection dangereuse qui pouvait empoisonner grâce à ses pets ! Il fallait absolument qu'il le récupère avant qu'il ne tombe entre de mauvaises mains. Agitant les bras dans tous les sens et hurlant à plein poumons, il vit le chien entrer dans une boutique pour se mettre à l'abri du fou qui le pourchassait comme un perdu, et Lucifer le suivit à l'intérieur, à bout de souffle. Son coeur humain n'était pas habitué à ce genre de courses poursuites.

"TOI LA ! REND MOI MON CANARD !", beugla-t-il à l'attention du chien, qui alla se réfugier… derrière la plus belle femme qu'il ait vu de sa vie.

Grande, fine, élancée, une sublime rouquine lui faisait face, et elle avait l'air perdue quant à la situation. Lucifer reprit son souffle le plus vite possible avant de bomber le torse et de lancer un sourire à la fois poli et charmeur à la belle vendeuse.

"C'est votre chien ? Je suis navré de débarquer comme ça. Je tiens la boutique de canard un peu plus loin et il est venu et à dérober l'une de mes créations. Il faut qu'il fasse attention car celui-ci peut empoisonner quelqu'un juste avec l'odeur de ses pe… Euh je veux dire, de ses flatulences…"

Feat. @Sally

Le destin ? Nan, le canard !

FT. @Lucifer Morningstar

Encore une nouvelle journée pour Sally. Alors qu’elle sortit du lit à l’aube comme à son accoutumée, elle passa du temps dans sa salle de bain pour arranger ses cheveux en un chignon assez lâche, enfiler une robe couleur bordeau et essayer de cacher ses coutures qui ornaient sa bouche. Elle ne désirait pas effrayée les enfants avec qui elle travaillait. Même si ces derniers la trouvaient jolis. Comme s’ils étaient capables de voir qu’elle n’était en réalité qu’une poupée de chiffon. Une simple poupée destinée à endormir les enfants. La jeune femme avait un atelier de prévu le matin pour que des petites demoiselles ne lui commandent des robes de princesse en vue d’une fête. Et l’après-midi, elle voulait travailler seule. En paix. La boutique avait un petit succès depuis qu’elle avait écouté l’idée de Regina Mills de faire des vêtements pour les enfants.

C’est donc après avoir ingurgité un sandwich sans réel appétit qu’elle retourne dans sa boutique pour s’enfermer dans l’arrière-place et commencer ses croquis. Elle n’avait pas vu Zéro depuis un petit moment mais était habituée à ce qu’il disparaisse quelques temps. Le chien fantôme faisait sa vie après tout. Elle venait de terminer de dessiner une robe de la princesse Aurore quand son chien rentra à vitesse grand V dans la boutique. Quelque chose dans la gueule. « Mais qu’est-ce que… ? » Perdue, elle entendit la porte claquer et sursaute vivement avant de voir un homme.

Un homme si séduisant qu’elle en aurait fait sauter les coutures.

La poupée laissa tomber le feuillet qu’elle avait dans les mains avant de froncer les sourcils. De quoi est-ce qu’il parle ? « Oui, répondit-elle d’une toute petite voix. Mais il n’est pas méchant. » Embarrassée, elle enfonça la tête dans ses épaules alors que ses grands yeux verts ne quittaient pas la silhouette de l’homme qui se tenait en face d’elle. « Oh vous tenez la petite boutique de canards ? Je me dis tout le temps que je dois venir mais je n’ai toujours pas eu le temps. » Pour cause qu’elle était le nez enfoui sous le travail.

La poupée se tourne donc vers son petit chien pour se pencher. « Reprends ton apparence. Tu ne dois pas trainer en fantôme et arrête de voler. » Elle tire délicatement pour venir prendre le petit canard et être intriguée. « Pourquoi vous faites des canards empoisonnés ? » Sally fait les quelques mètres qui la séparent du beau jeune homme avant de prendre délicatement sa main pour venir coller le petit animal en plastique dedans. Sans ôter ses doigts, elle le regarde, intimidée. « Je ne crains pas le poison. Je suis en quelque sorte indestructible. Sauf pour le feu… » Elle lui fait un petit sourire, décidant de lui rendre le sien mais sans être séductrice car elle ne sait pas faire. « Je m’appelle Sally. Et lui c’est Zéro. » Le chien qui est redevenu un corgi jette une œillade noire au nouveau venu avant de disparaître dans l’arrière-boutique. « Vous êtes monsieur Morningstar je crois ? J’ai vu votre nom sur la nouvelle feuille des locataires de l’Emporium ? »

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