Un best-seller. Ils provenaient d’un roman écrit par une moldu ? Cette histoire était totalement dingue ! Lorsque Coraline, sa nouvelle amie, dealeuse d’herbes pour les sorcières, lui avait expliqué qu’elle et ses amis étaient issus d’un roman littéraire qui avait fait un carton, Dorcas avait eu bien du mal à en croire ses oreilles. Elle était aussi réelle que l’étaient les dragons, les licornes et sa baguette magique. Dans l’idéal, Dorcas aurait voulu se précipiter à Fleury et Bott pour rejoindre Lily et tout lui raconter, mais elle devait d’abord s’assurer de cette information. Alors, elle s’était rendue dans la deuxième librairie de la ville et avait cherché ces livres qui portaient le nom de Harry Potter.

Elle avait été choquée et s’était tout de suite sentie mal à l’aise en découvrant les premiers chapitres du premier tome : Lily et James étaient censés être mort et leur fils aurait grandi dans la famille moldu de Lily qui n’avait pas l’air vraiment très sympa. Quelle idée ! La sorcière avait alors refermé le livre et l’avait acheté pour le lire dès qu’elle aurait un moment afin de faire des recherches. Toute cette histoire était en train de lui retourner le cerveau. Et tandis que ça lui donnait l’impression d’être totalement perdue, elle était super excitée quant à l’idée de comprendre ce que cela voulait bien dire. Est-ce qu’ils étaient vraiment les héros de romans ou bien est-ce que dans un autre monde, ils n’existaient que sous la forme de livres et c’était pour cela qu’elle avait trouvé sept tomes parlant du soi-disant futur fils de Lily et James.

Lily ! Elle était en train d’arpenter les rues à toutes vitesse pour retrouver son amie. Maintenant, qu’elle savait plus ou moins comment s’exprimer à ce sujet, il fallait qu’elle lui raconte tout ! Lily serait choquée d’apprendre qu’elle était censée être maman d’un petit garçon, mais qu'elle était aussi censée être morte… Dorcas n’avait pas encore entendu parler d’elle. Au fond, elle était un peu triste de ne pas être l’un des personnages centraux de l’histoire, pourquoi Harry avait été confié à la famille moldu de Lily alors qu’ils étaient plusieurs à pouvoir s’occuper de lui ! Peut-être en apprendrait-elle plus en lisant la suite de l’histoire, mais elle n’était pas convaincue quant au fait que cela soit une bonne idée.

La brune accéléra le pas lorsqu’elle aperçut la devanture de Fleury et Bott. Sur le pas de la porte, elle la poussa avec précipitation et s’engouffra à l’intérieur telle une véritable tornade brune. Elle était essoufflée, mais il fallait qu’elle en parle tout de suite à Lily avait que certaines informations ne commencent à quitter son esprit.

« Lily ?! » Appela-t-elle en arrivant dans la boutique et en regardant partout autour d’elle.

Cependant, ce ne fut pas sur la bibliothécaire qu’elle tomba, mais sur un jeune homme plutôt mignon accompagné d’un serpent. Elle ignorait encore à ce moment-là que son amie était partie retrouver une amie sur son lieu de travail pour lui apporter les livres qu’elle lui avait commandés.

« Oh. Euh. Salut ! » Elle fut tout de suite attirée par la présence du serpent. Ce n’était pas la première fois qu’elle en voyait un en vrai, en réalité, mais cela faisait bien longtemps qu’elle n’en avait pas vu et surtout, qu’elle n’avait pas vu quelqu’un en porter un autour du cou. « Sympa l’écharpe ! J’aime le style. Je peux le toucher ? » Demanda-t-elle avec des yeux ronds.

Marvolo était toujours posé sur le comptoir et il dévorait les pages du roman. Les tournant à vive allure, il était déjà au quatrième tome et on ne parlait pas assez de lui à son goût. Qui plus est, son descendant n’était plus qu’une tête à l’arrière d’un crâne. Il se demandait comment ce dernier avait fait pour survivre. Il n’avait plus qu’à aller le voir pour lui poser la question. Mais comment l’approcher ? En arrivant de pied en cape en mode : salut, c’est papy faut qu’on discute. Si ce Tom Jedusor était un tant soit peu comme son grand-père, il le tuerait sur le champ. Et le sorcier tenait un peu à sa vie. Non juste un peu. Pensif, il laissa ses doigts s’égarer sur les écailles couleur bleu nuit de sa vipère alors que Glouton était quelque part dans la librairie. L’anaconda devait sans doute chasser les rongeurs. Heureusement pour lui, la rouquine qui bossait avec lui et qui avait été tué par son petit-fils était plutôt sympa. Pour une moldu. Même si tout son être se hérissait d’être au contact d’Evans, il devait avouer qu’avoir un de son genre à ses côtés pouvait être utile. Puis, il était trop feignant pour tuer tout le monde.

Il soupira avant de lever le nez lorsque la sonnette retentit. Dommage, il était au moment où cet Harry de malheur essayait de respirer sous l’eau. Débile comme manœuvre. Reposant l’ouvrage, il grimace en écoutant la voix de la jeune femme se mettre à gueuler. Dans sa famille de dégénérés, tout le monde a plus ou moins un handicap. Entre le père et son hypersalivation qui lui donnait l’air de ressembler à un escargot constamment. Et lui qui avait un double entre sa jambe et son hyperacousie. Il a toujours du mal avec les voix hautes perchées. Voulant reprendre la créature qui s’égosillait comme si on cherchait à la tuer, il s’approcha pour voir qu’elle était magnifique. Rangeant sa baguette dans sa manche, il constate même que son serpent est intrigué.

S’adossant à une étagère, il croise les bras alors qu’elle remarque enfin sa présence. « Elle n’est pas là. » Ce gros dragueur du dimanche retient ses meilleures punchlines et il incline la tête pour la fixer de ses yeux gris. « Bonjour. » Sa voix qui d’habitude est traînante est plus veloutée. Leilani, de son côté, fixe la jeune fille de ses yeux reptiliens. Esquissant un sourire en coin, il voit bien qu’elle est troublée par la présence du serpent. « Ce n’est pas à moi qu’il faut demander, ma jolie. » Il tourne la tête vers la vipère avant de lui reposer la question en fourchelangue. Et pour toute réponse, le petit reptile descend le long de son bras qu’il tend vers la demoiselle. Enroulée autour de son bras, Leilani la jauge avant de hocher de sa petite tête. « Qu’est-ce que tu lui veux à Lily ? » Il est curieux, si bien qu’il en oublie ses bonnes manières.

Cependant, un lourd bruit se fait entendre à mesure que l’anaconda se fraye un passage jusqu’au duo. S’élançant, il ouvre grand la gueule vers la demoiselle et Marvolo est assez vif pour sortir sa baguette. « Protego ! » Un voile recouvre la jeune fille et le serpent bute contre ce qu’il semblerait être un mur invisible. Le lourd serpent retombe au sol, hébété. « Manger ! » Marvolo lui fait un signe négatif de la tête. « Excuse-le, Glouton ne pense qu’avec son estomac. Je me présente, je suis Marvolo Gaunt. Voici Leilani et Glouton, mes… » Il hésite à dire ses enfants, se pince la lèvre, confus. « Disons que ce sont presque comme mes enfants. Et toi, charmante petite créature, tu es ? »

Dorcas adorait rencontrer de nouvelles personnes. Notamment, parce qu’elle avait chaque fois la sensation de se faire de nouveaux amis. C’était peut-être un peu contradictoire pour une agente de police, mais elle n’était pas spécialement méfiante. Dorcas accordait sa confiance facilement, mais dès lors qu’elle se sentait trahie, gardait les événements en mémoire. Elle se fiait aussi très souvent à ses premières impressions et elle avait une bonne impression de ce jeune libraire. Et puis, si Lily l’avait embauché, c’est que ce devait être quelqu’un de sympa ! Alors elle était contente de faire sa connaissance.

« Ah ! Par Merlin, il fallait vraiment que je lui parle. » Souffla-t-elle plus pour elle-même que pour l’inconnu qui lui faisait face, passant une main dans ses cheveux bruns.

Elle offrit un beau sourire au jeune homme, très mignon quand ce dernier la salua et plongea ensuite un regard fasciné sur les serpents. Lorsqu’il lui expliqua que ce n’était pas à lui qu’elle devait demander l’autorisation de toucher les magnifiques serpents, Dorcas voulu le demander elle-même, mais elle fut surprise de le voir parler fourchelangue. Elle pencha la tête sur un côté quelques secondes. Elle savait que le seigneur des ténèbres parlait fourchelang… Pourtant, il ne lui ressemblait pas du tout. Pouvait-il avoir un lien avec lui ? Non, ce n’était pas possible, sinon il ne travaillerait pas Lily, pas vrai ? Elle fut ensuite impressionnée. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un qui en était capable.

« J’ai des informations super importantes à lui donner, mais je suppose que ça devra attendre un peu ! » Elle haussa les épaules. Il fallait absolument qu’elle garde en mémoire tout ce qu’elle avait appris pour pouvoir apprendre à son amie tout ce qu’elle avait découvert grâce à Coraline.

Elle détailla le jeune homme. Il lui avait bien semblé que Lily lui avait appris qu’elle avait engagé un autre libraire pour lui donner un coup de main et ainsi diminuer légèrement sa charge de travail, mais il ne lui semblait pas qu’elle lui ait expliqué qu’il était aussi mignon ! Si elle l’avait su, elle aurait cherché à le rencontrer bien plus tôt.

Un bruit sourd. Elle sursauta. Dorcas n'eut pas le temps de réagir, et écarquilla les yeux en voyant que le nouveau libraire venait de lui sauver la vie. Elle mit quelques secondes à comprendre ce qu’il venait de se passer. Le serpent avait essayé de la manger ? Les moldus ne disaient-ils pas que ce n’était pas la petite bête qui mangeait la grosse ? Il fallait croire que ce n’était pas totalement vrai. La brune pencha la tête sur le côté et afficha un large sourire. Ses joues avaient pris une teinte légèrement rosée.

« Oh ! Il s’appelle Glouton ? J’adore son prénom. Salut Glouton ! » Dit-elle en faisait signe au serpent qui lui avait sauté dessus. « Je te garantis que je suis sûre de ne pas être super bonne en goût. » Plaisanta-t-elle avec un rire. « Enchanté Marvolo ! Enchanté Leilani. Je suis Dorcas. Dorcas Meadowes ! J’étais venue voir mon amie, Lily. Tu es le nouveau libraire, c’est bien ça ? » Questionna-t-elle en tendant une main curieuse vers les serpents. « Tu me laisses te caresser ? » Elle s’était tournée vers le serpent qui n’avait pas essayé de la manger. Il en fallait beaucoup plus pour la traumatiser, même si elle restait vigilante. « Tu ne vas pas essayer de me manger, pas vrai ? »

Marvolo regarde la petite créature qui lui fait face et prend une profonde inspiration. Ses yeux gris se vrillent à ceux de la demoiselle et il se penche. « Tu serais gentille de ne pas crier. » Il tourne la tête pour lui montrer les bouchons d’oreilles qui ornent ses dernières. Les cris rendent son hyperacousie extrêmement douloureuse. Donc il préfèrerait que cette charmante créature n’en vienne pas à hurler dans ses oreilles. Prenant appui sur le comptoir, il lui fait un sourire presque juvénile. « Et qu’avais-tu à lui dire de si important, jeune fille ? » Quelquefois, il s’exprimait comme un vieux ce bougre. Il faut dire qu’il venait d’une autre époque où les demoiselles n’étaient pas aussi jolies. Donc il est subjugué par la beauté exotique de cette jeune et charmante demoiselle. Puis, ça fait longtemps qu’il n’a pas partagé d’intimité avec une charmante créature.

Cependant, il en faut de peu pour que Glouton, son anaconda gigantesque de neuf mètres ne saute sur la jeune femme. Du haut de ses presque deux cents kilos, Glouton est sans cesse affamé. Se heurtant au bouclier qu’avait formé son maître à l’encontre de la jeune femme, il se redresse en pestant. « Tu serais bien avisé de ne pas t’en prendre à mon futur quatre-heure, réplique Marvolo en langue de serpent. » Un fin sourire étire ses lèvres et il reporte son attention sur la jeune Dorcas. Le serpent ondule donc devant la jeune beauté quand elle le salue. Et il pourrait presque en sourire s’il était doué de parole. « Elle a l’air gentille. Trop gentille. »

Et Marvolo était un véritable monstre, tout le monde le savait. Donc il ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Il te trouve charmante. J’en ai un troisième qui s’appelle Brutus mais il est en… mission. » En train de chercher les membres de la maison Gaunt pour que Marvolo garde sa place d’héritier. « Glouton mange de tout. Mais je dois avouer qu’il a un faible pour des jolies et jeunes demoiselles. Comme son maître. » Ce gros dragueur du dimanche qui sert son plus beau sourire à la jeune femme. Mais Gaunt est un charmeur né, tout le monde le sait. Cependant, la jeune Dorcas devrait l’éconduire dans peu de temps s’il continue d’être aussi lourd. « Exact. Je ne savais pas quoi faire comme métier. Dans mon ancienne vie, je voulais élever des serpents mais ma mère jugeait ça indigne. » Il soupire. La matriarche et ses idées reçues. Ce n’est que par affection pour la femme qui lui avait donné la vie que Marvolo ne l’avait pas tué.

La petite vipère se laisse tomber sur le comptoir et rampe jusqu’à la jeune femme. Elle la fixe avant de sortir la langue. Marvolo hoche la tête et donc Leilani vient amener sa tête vers la main de Dorcas. « Les vipères ne mangent pas les êtres humains. Elles les empoisonnent. Mais ne t’inquiètes pas, Leilani ne s’en prendra à toi que si tu touches à ses petits. » Il lui fait signe de le suivre d’un revers de la main pour aller dans l’arrière-boutique. Là, il lui montre le nid de sa jeune vipère qui les suit en étant sceptique. « Si tu acceptes mon invitation à diner, je pourrais t’en offrir un pour les fêtes de fin d’année. Afin que tu gardes un souvenir de moi. » Il lui sert un clin d’œil ainsi qu’un charmant sourire en coin. Un gros nul quand il drague.

La sorcière pencha la tête sur le côté lorsque Marvolo lui demanda de ne pas crier. Elle fronça les sourcils et fit une expression étonnée en voyant ses bouchons d’oreille. Elle avait croisé des sorciers aveugles, des sorciers sourds, mais rarement des sorciers qui ne supportait pas le bruit. Il devait bien exister une potion qui lui permettrait d’obtenir le même résultat sans avoir besoin de s’enfoncer quelque chose dans les oreilles. Curieuse de savoir ce que cela provoquait, elle avait envie d’essayer ce système. Juste pour voir.

« Oh désolée. » Chuchota-t-elle ensuite avec une expression gênée. « Pourquoi tu as des bouchons d’oreilles ? Est-ce que ça te fait mal ? » Demanda-t-elle ensuite avec un regard curieux.

L’agent de Police de nature très curieuse ne pouvait pas s’empêcher de poser des questions. C’était très utile dans la vie de tous les jours, elle ne sortait jamais d’un interrogatoire sans avoir eu toutes les informations, même si la plupart de ses collègues la trouvaient totalement loufoque, elle faisait pourtant un super bon travail. En vérité, elle n’avait qu’un seul objectif : rendre l’île plus sûre pour tout le monde.

« Eh bien… Je devais lui parler d’informations importantes… » Elle ne pouvait décemment pas expliquer à un inconnu tout ce que Coraline lui avait appris et ce qu’elle avait découvert dans les livres. Elle hésita plusieurs secondes, passant d’un pied à l’autre avant de finalement décider d’opter pour quelque chose de plus simple : « Problèmes de filles… »

Même si elle n’avait aucune raison de ne pas faire confiance au libraire, puisqu’il avait été embauché par son ami, elle n’était pas certaine de vouloir lui expliquer qu’elle avait appris qu’ils étaient tirés d’un livre et que sa meilleure-amie était destinée à avoir un fils et à mourir. C’était déjà assez spécial à s’expliquer à elle-même. Elle comptait Marvolo dans le lot, car elle ne doutait pas du tout du fait que ce dernier était un sorcier. Il parlait fourchelange et c’était typique des sorciers, non ? À ce qu’elle sache, il n’y avait que « voldemouche » comme l’avait appelé Coraline qui parlait cette langue. Impossible qu’un garçon aussi charmant soit relié à un tel homme. Elle l’aimait bien ce Marvolo.

« En dehors du fait que tu as essayé de manger, tu as l’air super cool aussi. On peut devenir ami ? » Demanda-t-elle au serpent en penchant son visage vers l’immense serpent. Il ne fallait pas mentir, elle avait peur qu’il lui saute dessus, mais Dorcas ne serait pas Dorcas si elle n’affrontait pas ses peurs.

Dorcas ne put s’empêcher de sentir ses joues rougir et de sourire quand Marvolo la complimenta ouvertement. Elle se sentait super flatter. Mais en réalité, elle pensait exactement comme lui, le jeune homme était vraiment mignon. Quand était-ce la dernière fois qu’elle s’était faite draguée ? Par un de ses collègues en étant en mission d’Auror. Elle avait cru qu’il s’agissait de l’histoire d’amour dont elle avait toujours rêvé, mais en réalité, il draguait aussi une autre de ses collègues.

« J’espère que toi, tu ne vas pas essayer de me manger ! » Dit-elle en riant sincèrement. « Mais merci pour le compliment ! T’es pas mal non plus ! » Répondit-elle spontanément.

Le sorcier lui expliqua ensuite qu’il aurait aimé pouvoir élever des serpents. Elle le regarda avec des grands yeux. Même si elle n’était pas totalement à l’aise avec les serpents, cela ne lui semblait pas être une mauvaise idée. Il avait l’air d’adorer les serpents. Lily avait engagé un sacré spécimen.

« Mais c’était super cool comme projet ! Tu as beaucoup de serpents ? » Demanda-t-elle curieusement, encore une fois. Décidément, ce garçon était mignon et intéressant. « Si je n’avais pas choisi de devenir Auror ou médicomage, je pense que j’aurais adoré élever des Boursouf. » Dit-elle ensuite pensive. Elle avait adoré ces animaux lorsqu’ils les avaient découverts dans un cours de soins aux créatures magiques.

La vipère s’approcha d’elle tendant la tête pour qu’elle puisse la caresser et Dorcas ne pouvait qu’en être ravie.

« Oh ! Tu as des petits ? Félicitations jeune maman ! » Elle eut un magnifique sourire tout en caressant le serpent.

Sa peau était étonnamment douce, mais elle sentait toute la force de l’animal tandis qu’elle se mouvait. Puis elle suivit l’homme dans l’arrière-boutique, surprise que Lily laisse des serpents dans son arrière-boutique. Elle devait vraiment être amie avec le jeune homme. Elle aurait beaucoup de questions à lui poser à son propos.

« Pourquoi garder un souvenir ? À partir de maintenant, Marvolo Gaunt, toi et moi sommes amis. » Affirma-t-elle avec un grand sourire en passant un bras sous le sien sans réfléchir. « Personne n’a jamais proposé de m’offrir un serpent, je suis touchée. Mais je ne suis pas sûre que je saurais m’en occuper. En vrai, ça mange de quoi un serpent ?» Dit-elle ensuite pensive.

Marvolo est un homme à femmes. C'est de notoriété sauf pour la femme qui a écrit le torchon dont il vient apparemment. Harry Potter. Même ce nom est profondément débile. Le sorcier avait lu la plupart des tomes avec un mépris évident. Donc lorsque sa quiétude fut troublée par la bruyante jeune femme, il lui demande sans ménagement de baisser le volume. « Je souffre d'hyperacousie de naissance. Tous les bruits sont amplifiés. Et il n'y a que ceux des femmes que je tolère. » On taira le genre de bruits dont il parle même s'il était certain qu'elle ait compris. Dorcas était tout à fait dans ses goûts. Un petit visage de poupée, une belle chevelure brune. Non, elle était à son goût. Il la sonde de son regard acier, un sourire carnassier aux lèvres. « Comme quoi ? Du fait que tu allais larguer ton mec car tu as rencontré plus intéressant ? » Il accompagna sa phrase d'un petit clin d'oeil avant de retenir un rire sinistre. Ça changeait profondément du détachement dont il avait fait preuve avec Tom quelques jours auparavant. Mais discuter avec un homme aussi aigri que lui ou une jeune demoiselle innocente, il préférait la seconde solution. Et il se demandait aussi si sa peau était aussi douce que ses cheveux étaient brillants.

Glouton se tourna vers son maître qui haussa les épaules. Le serpent murmura quelque chose en fourchelang alors que Marvolo jouait encore avec sa bague. Un toc qu'il avait quand il réfléchissait trop. « Seulement si tu lui donnes quelque chose à manger. Glouton se fait avoir par son estomac. » Il se penche pour la fixer en contrebas. Le sorcier est immense par la taille et domine souvent le monde d'une tête. « Et je marche aux sourires. » Il faillit ajouter poupée mais n'était pas sur que la demoiselle apprécie cette comparaison. Donc il musèle ses lèvres pour une fois et se contente d'étudier les réactions de son interlocutrice. Il haussa un sourcil à son compliment avec un sourire amusé aux lèvres. « Je sais. »

La modestie ne fait pas partie du patrimoine génétique des Gaunt. « J'en ai trois. J'ai mon anaconda, ma vipère et un boa qui court après ma descendance. Enfin, un de mes descendants. » Il l'avait envoyé en protection pour la gamine. Elle n'avait pas l'air très futé donc il préférait éviter que la petite ne fasse de vague. Il n'était pas aidé avec la soif de sang de Jedusor et le tempérament sanguin de sa progéniture stupide. De nouveau, un sourire étire ses lèvres. « ça t'irait à merveille des boursoufs princesse bonbon. » Il termina sa phrase d'un nouveau clin d'oeil avant de l'emmener à sa suite dans l'arrière boutique. Il ne ramenait les petits que lorsque Potter mère n'était pas là.

Lorsque Dorcas passe un bras sous le sien, il agit à l'impulsion et vient la coller contre le mur. Marvolo attrape son poignet et le coince entre la sorcière et lui. Plus grand, son corps plus massif, il a un léger rire. « Nous ne serons jamais amis, ma douce. » Sa main valide qui était posée avec négligence au-dessus de la tête de la jeune femme descend pour caresser ses cheveux de la racine jusqu'à la pointe. Mais respectueux, il s'écarte pour lui laisser de l'air. « Des souris, des insectes, ça mange un peu de tout. Des jolies jeunes filles trop bavardes et trop curieuses. » Il attrape sa veste, son chapeau et s'appuie sur sa canne avant de lui tendre son bras vacant pour transplaner. Sa jambe ne lui permet pas de marcher sur de grandes distances. « On y va ? Je suis affamé. » Et pas forcément que de nourriture.

Ce gros beauf.

La sorcière de sang-mêlé avait toujours aimé régler le problème des autres. Quand elle avait su que Remus, avait des soucis de loup-garou, elle avait cherché des potions et des sortilèges pouvant l’aider à régler ce petit souci. Finalement, ce n'était qu’en arrivant ici qu’elle avait trouvé une solution. Alors peut-être qu’il était possible de trouver quelque chose pour soulager l’hyperacousie ? Elle eut tout de suite envie de se renseigner sur le sujet.

« Et tu n’as jamais essayé de régler ça avec la magie ? » Questionna-t-elle avant de pencher sa tête sur le côté, encore une fois. « Ceux des… Femmes ? » La fin de sa phrase ne fut plus qu’un murmure et forma un « o » avec sa bouche quand elle comprit où il voulait en venir.

Elle ne put s’empêcher de se demander si cet homme était en train de la draguer. Mais elle eut rapidement la réponse à sa question. Elle laissa échapper un petit rire et haussa les épaules. Non, elle n’avait toujours pas trouvé l’histoire d’amour dont elle avait toujours rêvé en grandissant. Une histoire du grand amour semblable à celle qu’avaient vécue ses parents.

« Euh… Pas exactement. » Elle laissa échapper un petit rire.

Elle n’était pas certaine de devoir tous lui raconter. Il fallait absolument qu’elle raconte tout à Lily avant de le raconter à qui que ce soit d’autres. Sinon, elle risquait d’oublier des informations à donner à sa meilleure-amie en se disant qu’elle lui avait déjà dit.

« Et bah, je lui donnerais à manger la prochaine fois qu’on se verra ! Promis, glouton. » Affirma-t-elle dans un immense sourire qu’elle offrit au serpent ravi de se faire un nouvel ami chez le reptile.

Quand il lui répondit sur de lui qu’il savait qu’il était mignon et qu’il marchait au sourire, Dorcas sourit, puis ne put s’empêcher d'arquer un sourcil curieux face au propriétaire de serpents tout aussi curieux. Quand il parla de descendance, elle se fit la remarque mentale qu'il semblait très jeune pour avoir des enfants ou même des petits enfants.

« Ta descendance ? » Demanda-t-elle ensuite. « Tu as des enfants ? » Elle était particulièrement étonnée. Son entourage proche commençait seulement à avoir des enfants quand elle était arrivée ici, à Shadowfen. « Tu as quel âge ? » Demanda-t-elle spontanément sans réfléchir.

La question avait fusé sans qu’elle n’y réfléchisse. Elle eut peur de le vexer, mais en voyant la spontanéité de ses paroles, elle réussit à se convaincre qu’elle ne devrait pas le vexer en cherchant à se renseigner sur lui. Il lui semblait vraiment très jeune pour avoir eu des enfants dans cette vie ou dans son autre vie.

« Princesse Bonbon ? Je ne suis pas une princesse ! Mais, c’est vrai que j’adore les bonbons. » Répondit-elle en bombant le torse. « Je suis une aventurière. »

Depuis qu’elle était enfant, bien qu’elle ait toujours été très féminine, Dorcas s’était toujours plus identifiée aux grandes aventurières, qu’aux princesses des histoires qu’on lui racontait. Le jeune homme qu’elle venait juste de rencontrer la plaqua contre le mur pour lui répondre qu’ils ne seraient jamais amis et elle le regarda curieusement. Ses joues avaient pris une teinte cramoisie, elle ne comprenait pas beaucoup ce qu’il se passait.

« Mais on va où ? » Demanda-t-elle d’autant plus surprise. « Tu m’invites à manger ? Je viens que si tu arrêtes de me plaquer contre les murs. Sinon je serais obligée de te passer les menottes. » Répondit-elle en faisait référence à son poste d’agent de police.

L’étonnement se lisait sur son visage et elle ne pouvait pas s’empêcher d’être curieuse et amusée par la situation. Elle ne comprenait pas du tout ce qu’il se passait dans son esprit. Elle n’avait pas spécialement envie de rester sur ses gardes, cet homme l’intriguait et elle avait envie de comprendre qui il était.

Marvolo grimaça en écoutant Dorcas parler. S’il n’avait pas eu une crise aiguë à cet instant, il aurait pu apprécier sa voix. Mais la seule chose qu’il entendait était un bruit strident dans ses oreilles. Elle avait hurlé et ça l’avait déclenché. Heureusement pour lui, il était capable de lire sur les lèvres sinon la rencontre avec cette délicieuse créature aurait tourné court. Donc, il se penche, plisse les yeux avant d’avoir un hoquet de surprise. La magie. Elle lui avait tant pris. Ne serait-ce que la torture dont il avait été l’objet par sa famille pour finir par les tuer un à un. Heureusement, il s’entendait bien avec son descendant et la gamine demeurait un mystère. « Je préfère vivre avec mon handicap que régler le tout d’un tour de baguette. » Il était sceptique puis à son époque, ça n’existait pas. Il était âgé, plus qu’elle en tout cas. Et venait d’une époque où les femmes ne parlaient pas autant. « Si innocente, murmura-t-il dans un sourire sardonique. » Il se pencha donc, très grand comparé à elle. « Leurs gémissements… » Il lui fit un petit clin d’œil et put sentir sa vipère lever les yeux au ciel tant c’était un abruti.

« Je serai bien curieux mais en fait je m’en fous. » Il a le mérite d’être franc. Puis, il soupire. « J’étais occupé à lire le roman dont je suis tiré. Enfin, tiré. On ne parle quasiment pas de moi, je suis assez déçu. » Il n’avait pas fait le rapprochement qu’elle aussi venait du même livre. Il soupire, lisse ses cheveux avant de caresser la tête chauve de son anaconda. Ce dernier tourna sa tête vers son propriétaire avant de réclamer de la nourriture comme d’habitude. Marvolo lui répondit d’aller manger un ou deux passants et le gros serpent salua Dorcas en passant sous sa main avant de sortir de la librairie.

« Si j’étais resté, j’en aurai eu deux. Une fille stupide et un garçon fou. » Il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Mais non, je n’en ai pas. C’est l’autre-là qui a écrit ça dans son livre à la con. Sauf qu’elle m’appelle Elvis. » Il avait changé de nom dès sa majorité pour se faire renommer Marvolo. Donc, à coups sûrs, c’était une erreur. « J’ai mon petit-fils et sa fille. Qui n’est pas vraiment sa fille. Je n’ai rien compris. Donc Glouton le tient à l’œil et Brutus s’occupe de la petite. » Marvolo était trop protecteur pour laisser la chair de sa chair sans surveillance. « Et toi ? » Pouvait-il se douter que la jeune demoiselle serait tué par Voldemort lui-même ? « Je vais avoir 23 ans. Mais je suis venu au monde en 1877. Et toi, ma douce, tu as quel âge ? » il essaie de flirter cet imbécile mais le reste n’est pas concluant.

« Oh très bien, aventurière bonbon. » Il lui claque son plus beau clin d’œil de crétin avant d’avoir un petit rire qui semble illuminer la pièce. Ses acouphènes semblent s’être calmés et la conversation devient plus plaisante. Il se décida à la plaquer contre le mur, une main sur ses hanches et collant son corps immense contre celui de la jeune femme. Ses yeux gris se posèrent sur son charmant minois et il eut un sourire tant la surprise sur le visage de Dorcas était risible. Il l’aurait cette femme. Sa peau était délicate, ses cheveux sombres l’envoutaient. « Oui, on va manger. Je n’ai pas l’intention de te dévorer tout de suite, ma douce. » Il se recula à nouveau, sentant le froid picoter sa peau. Puis, il lui tendit la main, attrapant son chapeau et sa veste ainsi que sa canne. Vieux avant l’heure. « Mais passe-moi les menottes quand tu veux, Dorcas. Je ne juge pas les préférences sexuelles. » Il noua ses doigts aux siens, appréciant la douceur de ses mains. L’amenant proche d’elle, il dépose un baiser au creux de son poignet avant de transplaner, laissant Leilani dans la librairie. « Le Lucky Nuggets, ça te va ? Ou tu préfères la pizzeria, murmura-t-il, une fois à l’extérieur, collant son écharpe autour du cou de Dorcas dans un geste galant. »

Tout comme les moldus, les sorciers continuaient de faire de grandes découvertes magiques. Notamment au niveau santé. Dorcas s’était pas mal renseignée. Si elle n’était pas devenue Auror, elle aurait souhaité devenir Médicomage. Elle rêvait d’aventure, d’aider la veuve et l’orphelin… Mais, elle s’en était surtout rendu compte en découvrant en arrivant sur cette île que les sorciers avaient créée une potion tue-loup qui pouvait aider son ami à ne plus subir son état de loup-garou. Peut-être que si elle cherchait, elle pourrait trouver un sortilège magique qui pourrait aider Marvolo. Ne serait-ce qu’en réduisant la sonorité du monde qui l’entourait. Elle ne s’imaginait pas vivre dans un monde trop calme. Les endroit trop calme étaient très ennuyants à ses yeux.

- Oh. Elle sentit ses joues rougir en comprenant son sous-entendu, mais secoua la tête et décida de passer à autre chose. Pourtant, les sorciers ont fait des progrès incroyables en magie ! Je suis sûre qu’il doit exister quelque chose qui pourrait au moins rendre pour toi les endroits où tu te trouves moins bruyant… Affirma-t-elle pensive.

Il était franc d'une façon tout à fait déroutante, elle ne savait pas du tout quoi en penser. Mais la jeune femme sentie ses joues perdre un peu de leur rougeur. Enfin, elle se concentra pour faire disparaître la gêne. Il semblait avoir eu l’habitude de côtoyer bien des femmes.

- Toi aussi, tu es tiré d’un roman ? C’est fou ! Mais attend… Elle sentit plusieurs liens se faire dans son esprit. Si tu parles de Baguette, tu parles fourchelang, tu parles de roman… Tu parles des romans sur… Harry Potter ?

Elle avait mis quelques secondes à se souvenir du prénom de son neveu. Parce que si c’était le fils de James et Lily, il s’agissait forcément de son neveu après tout ! Bon, elle ne se sentait pas Tata incroyable. Elle qui ne pensait pas pouvoir en parler à une personne qu’elle venait de rencontrer avant de tout dire à Lily. Mais peut-être que son collègue lui en avait déjà parlé alors.

L’histoire de sa descendance semblait totalement folle. Il était censé avoir un fils et une fille. Mais il semblait si jeune. Puis, il lui parla d’une petite-fille qui n'était pas vraiment la fille de son fils. Elle était tout aussi perdue que lui. Elle ne comprenait pas vraiment les liens de sa famille…

- Je ne crois pas avoir des enfants. Mais je suis censée être tata ! Et ça me va bien. Je n’ai pas envie de savoir de quoi mon avenir est fait ! Enfin… Elle ne précisa pas que Coraline lui avait expliqué qu'elle était censée être morte. Qu’elle idée saugrenue. J’ai 22 ans, mais je suis née en 1960. Elle fit soudainement le calcul dans son esprit avant de faire des yeux ronds et d’afficher une moue perplexe. On a 1 an d'écart, mais aussi 83 ans d’écart ! Incroyable.

- Tu sais que manger les gens, ce n’est pas autorisé par la loi? Demanda-t-elle spontanément et innocemment. Avant de rougir en se disant qu’elle avait sans doute encore manqué une blague pleine de second degré. Oh euh… Je. Je suis agent de police. J’ai vraiment des menottes, tu sais.

Elle passa sa langue sur ses lèvres en retenant un sourire, sentant ses joues continuer à rougir. Marvolo était charmant, c’était certain, elle avait très envie de le suivre pour aller manger. Il y avait quelque chose chez lui, qui l’attirait irrémédiablement alors qu’elle ne le connaissait pas encore vraiment. Est-ce cela un coup de foudre ? Se demanda-t-elle. Il prit sa main, embrassa son poignet et les fit transplaner. Elle était si contente en plus de rencontrer un autre sorcier.

- Le Lucky Nuggets, c’est parfait ! J’adore ce qu'ils proposent à manger. S’exclama-t-elle ravie à l’idée qu’ils aillent manger. Viens, c’est par là ! Elle ne lâcha pas sa main et l’entraîna derrière elle pour aller dans le restaurant d'un pas rapide.

Marvolo regarda la jeune Dorcas qui semblait insister à ce qu’il utilise la magie pour se faire soigner. Une flamme ardente illumina ses yeux gris et son regard se durcit tout comme son visage. « Je t’ai dit que je ne voulais pas avoir recourt à la magie. Je ne veux plus qu’on utilise un seul sortilège sur moi, est-ce clair ? » Les battements de son cœur se sont affolés et il peine à les maitriser. Il faut dire que le Gaunt n’est pas habitué à vivre des sensations fortes. Donc il se reprend et vient caresser la joue de la demoiselle du bout des doigts avant de se pencher vers cette dernière. « Excuse-moi ma beauté mais sujet sensible. » Qu’elle évite de le contrarier quand ils étaient entourés des serpents du jeune homme qui pourrait défendre leur maître en ouvrant la gueule.

Appuyé avec nonchalance sur le comptoir, il fouille pour sortir un roman qu’il balance devant la jeune femme. « je suis au tome 5 et aucune mention de moi, je suis assez déçu. Mais je sais qu’on m’appelle Elvis là-dedans. Et que ma fille en tant que génie l’a donné en tant que second nom à sa progéniture. » Merope, cette imbécile heureuse qu’il rêvait de gifler jusqu’au sang. En priant pour qu’elle ne vienne jamais au monde.

« Oh mais si tu veux des enfants, on peut résoudre ce problème. » il lui fait un petit clin d’œil enjôleur. Ce gros séducteur à deux balles. Il l’écoute discourir et arque un sourcil. « Ah bah t’es même plus jeune que mon petit-fils. » Et elle devait le connaître donc il n’allait pas se vanter de son ascendance sur Tom Jedusor. Il ne voulait pas qu’elle se détourne de lui puisqu’il avait bien l’intention de se perdre entre ses draps. Et ses bras. « J’espère que tu ne me trouves pas trop vieux pour tes beaux yeux. » Il éclate de rire avant de faire le tour du comptoir pour la plaquer contre le mur. « Je ne parlais pas de ce genre de nourriture, mon cœur. Mais de sexe. » Il passe son pouce sur ses lèvres pulpeuses et se penche pour venir les effleurer. La conception d’espace vital, il ne connaît pas tellement. « Passe-moi les menottes quand tu veux, ma douce. »

Donc le sorcier les fait transplaner jusqu’au Lucky Nuggets et arque encore un sourcil quand elle noue leurs doigts et décide de l’entraîner à sa suite. Il allait ramer. Elle ne comprend pas ses avances et ça l’épuiserait presque. Mais au contraire, ça rend le jeu encore plus stimulant. « Si tu veux m’entraîner dans un coin sombre pour profiter de mon corps d’Apollon, ça peut se faire. Mais il faut me nourrir avant. Et puis, je doute que le faire debout soit très stimulant, Dorcas. » Il frappe de sa canne sur le sol avant de grimacer en la sentant aller trop vite. Quel handicapé il fait. Devant la porte, il la tire et la laisse passer. « Milady. » Un sourire carnassier étire ses lèvres. Il allait la manger tout cru, c’est certain. Passant sa main libre autour de la nuque de la demoiselle, il attire son corps contre le sien. « Tu veux te mettre où ma douce ? »

Au cours de sa courte carrière d’Auror, Dorcas avait vu de nombreux sorciers utiliser la magie pour des mauvaises raisons. Cependant, ce n’était pas pour cela qu’elle pensait qu’on devait se priver de soins magiques. Il y a bien des choses dont la magie était capable. Et tout comme les sciences moldus, elle avait bien compris qu’au fil des années, les sorciers étaient capables de faire de plus en plus de choses. Elle avait du mal à comprendre pourquoi la magie pouvait être un sujet facile surtout si elle pouvait promettre de meilleures conditions de vie.

« D’accord. D’accord. » dit-elle en penchant sa tête sur le côté avec les sourcils froncés.

Dorcas zieute rapidement le livre qui se trouve sur le comptoir et reconnaît le livre dont elle allait parler à sa meilleure-amie ! Ils venaient donc du même univers, c’était sûr et certain. Elle n’avait pas encore pris le temps d’en lire un seul, elle les avait simplement rapidement feuilleté. En même temps, les premiers tomes étaient assez légers, mais les derniers étaient bien trop imposants pour qu'elle parviennent à se concentrer assez longtemps pour continuer sa lecture. Elle préférait passer son temps libre à découvrir de nouvelles potions et assouvir son envie d’aventures.

« Elvis ? C’est beaucoup mieux Marvolo. » Répondit Dorcas avec un petit sourire sur les lèvres. Marvolo c’était beaucoup plus fun à ses yeux que Elvis.

Dorcas sentit ses joues chauffées quand elle compris le nombre de sous-entendus que Marvolo tentait de lui faire. Pour l’une des premières fois de sa vie, elle se retrouva sans trop savoir quoi répondre dans un premier temps. Mais, elle secoua la tête un instant. Elle finit par laisser échapper un rire. Lorsqu’il l'avait plaquée contre le mur, elle avait senti son cœur battre étonnamment très fort dans sa poitrine. Elle avait rarement rencontré quelqu’un qui lui fasse ressentir de telles choses.

« Mais tu n’es pas de beaucoup plus vieux que moi, enfin ! » Elle marqua un court temps de pause et lui offrit un large sourire.

Ils transplanèrent en direction du Lucky Nugget, elle apprécia de sentir ses doigts entremêlés avec ceux de Marvolo tandis qu’elle le tirait vers le restaurant.

« Justement on va manger, idiot ! Et on verra ce qu’on fera une fois s’être rempli le ventre. » Elle sentit ses joues rougir un peu mais lui offrit un nouveau sourire et repartit en direction du restaurant gardant sa main dans la sienne car elle n’avait pas envie de le lâcher tout de suite.

Elle était très flattée et en même temps, Dorcas avait terriblement envie de continuer de se laisser séduire par Marvolo, même si elle comprit rapidement que la plupart de ses sous-entendu tournait autour du sexe. Ce n’était pas déplaisant, mais elle n’en avait pas forcément l’habitude.

« Viens ! Regardes la table là-bas à l’aise sympa ! » Elle sautilla presque et le tira jusqu’à une table qui leur permettrait aussi de pouvoir regarder dehors. « T’es déjà venu ici ? Si c’est pas le cas, il faut ABSOLUMENT que tu goûtes leur spécialité ! C’est un wrap délicieux ! »

Marvolo était un Gaunt. Et les Gaunt sont des êtres colériques. S’il savait être une personne absolument charmante, les bons jours. Les mauvais jours, il s’avérait être une véritable teigne. Souvent, il s’enfermait et se décidait à ne parler à personne. Pas même à Tom qui était pourtant de la famille. Donc quand Dorcas insista pour un sortilège, il eut la désagréable sensation de noirceur qui s’insurgea dans son palpitant. Il ne désirait pas s’énerver pourtant. Ils sont toujours polis les Gaunt. Et il détesterait faire souffrir une femme. Enfin, pour le moment, il ne l’a jamais fait. « Excuse-moi. Les traumatismes ont la dent dure parfois. » Sa voix reste tout de même assez glaciale tout comme son regard alors qu’elle lui semble si belle, si pure, si innocente. Lui qui n’est que vice et ténèbres. Il s’appuie sur sa canne et penche la tête sur le côté. « Sinon, j’aurai fait soigner ma jambe. » Si jeune avec un corps de vieux. Une hyperacousie et une jambe en morceaux.

Il l’écoute parler avant de retrousser ses lèvres dans un sourire. « Physiquement, ma douce. Mais mentalement, je suis assez âgé. » Il lui fait une moue en coin avant de se demander si c’était réellement une bonne idée de l’emmener manger. Elle avait des courbes envoutantes, des yeux pétillants et une chevelure sombre qu’il semblait tentante de toucher. Il vint donc nouer nos doigts pour venir transplaner devant le Lucky Nuggets. Lui ne sait pas du tout ce que c’est puisqu’il ne sort jamais sauf pour aller dans les bars s’enivrer. L’alcool l’aidait à anesthésier ses douleurs fantômes.

« Doucement, Dorcas, pour ma jambe s’il te plaît. » Il a un sourire amusé avant de la suivre et de regarder son dos. Ses yeux gris descendent jusqu’à son fessier et il retient ses pulsions charnelles. Le sorcier n’est pas réputé pour être un homme patient. Mais il fournirait un effort pour cette délicieuse créature. Sa joie pourrait être communicative s’il n’était pas si aigri. Donc il inspire doucement pour la suivre jusque dans un coin et aller s’asseoir dans un coin en face d’elle. Il allait être épuisé après cette soirée, c’est certain. « C’est quoi un wrap ? » Peu curieux du monde qui l’entourait. Méprisant envers toutes les personnes non magiques qui évoluaient dans cette ville.

Déglutissant, il se penche pour venir caresser la main de sa douce alors que sa canne repose dans un coin. « Alors ma beauté, pourquoi t’as accepté de venir dîner avec moi ? » Car il était évident qu’elle ne coucherait pas avec lui. Dommage. Il voulait savoir ce que ça ferait que de poser ses doigts sur cette délicieuse peau ambrée. « Et du coup, tu es dans la police ? » Marvolo était assez rouillé pour ne pas se rappeler comment on faisait pour flirter avec une jeune femme. Il en avait eu des conquêtes mais pas des comme ça. Pas des aussi envoutantes. « Je serai curieux de connaître ta maison à Poudlard. »

Dorcas avait toujours aimé les belles histoires qui commencent par une rencontre digne de celles que lui ont toujours comptées ses parents et ses grands-parents. C’était sans doute pour ça qu’elle n’avait pas encore croisé l’amour contrairement à la plupart de ses amis dont Lily qui était d’ailleurs marié à l’homme qu’elle aimait. Elle l’enviait d’une certaine manière car leur histoire était profondément romantique au fond.

Si elle avait dû vivre avec le moindre handicap qui aurait pu réduire ses capacités dans toutes les histoires qu’elle voulait vivre, Dorcas aurait sans aucun doute essayé d’avoir recours à la magie. Parce qu’elle avait totalement confiance en la magie quand on l’utilisait de la bonne façon. Elle était même persuadée que la bonne magie aurait toujours le deçu sur la magie qu’on utilisait à mauvais escient comme le faisait le seigneur des ténèbres. Mais elle voulait bien comprendre que les traumatismes de Marvolo faisaient qu’il n’avait pas envie de se soigner grâce à la magie. Une petite voix dans sa tête s’assura qu’elle finirait peut-être par trouver un moyen de le convaincre d’utiliser la magie pour se soigner un jour.

Elle papillona des yeux pendant un instant quand il lui expliqua qu’il était physiquement jeux mais mentalement plus vieux. Elle se demanda comment cela était-il censé être possible en penchant ensuite la tête sur le côté. Cela devait être simplement une image ! Elle n’eut pas forcément le temps de rebondir dessus puisqu’ils se retrouvèrent ensuite au Lucky Nugget. Elle était ravie de passer un peu de temps avec Marvolo même si elle venait de le rencontrer parce qu’il était marrant et vraiment très mignon.

« Oops. Pardon ! » Dit-elle avant de ralentir le pas en l’entraînant à sa suite. Elle se força à réduire le rythme, mais son sourire, lui, ne diminua pas un instant. Il lui demanda ensuite ce qu’était un Wrap et elle se sentit obligée de le convaincre qu’il devait goûter. « C’est excellent ! C’est le parfait mélange entre un sandwich et une crêpe salée ! Goutte, je te jure que tu ne le regretteras pas ! »

Ils s’installèrent l’un en face de l’autre. Dorcas n’eut pas besoin de lire la carte, elle était déjà presque sûre de ce qu’elle allait manger. Ce qui lui permit d’offrir un large sourire à son interlocuteur et de sentir ses joues rougir quand ce dernier lui demanda pourquoi elle avait accepté de venir dîner avec lui.

« Et bien ! Parce que tu es marrant, sympa et mignon. » Dit-elle dans un sourire avant de tourner son regard pendant un instant vers la carte. « Et aussi parce que j’adore manger. » Elle hocha doucement la tête quand il lui demanda si elle était dans la police. « J’étais Auror avant d’arriver ici, alors j’ai voulu devenir policière pour empêcher les personnes qui le souhaitent de faire le mal. J’ai aussi hésité avec le fait de devenir médecin. Mais j’aime bien travailler dans la police. » Elle lui offrit un sourire montrant toutes ses dents. « D’où te vient la vocation de travailler dans une librairie ? » Elle marqua ensuite une pause quand il sembla curieux de connaître sa maison. « Oh ! Je te laisse deviner ! A ton avis ? Quelle était ma maison ? Pour toi… Je ne sais pas trop… J'hésite. » Murmura-t-elle pour elle-même tout en réfléchissant à la question.